Marrakech bientôt sous gestion déléguée
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Marrakech bientôt sous gestion déléguée
EAU POTABLE, ELECTRICITE ET ASSAINISSEMENT : Marrakech bientôt sous gestion déléguée
Le développement rapide de la ville de Marrakech et – conséquence inéluctable – l’évolution des obligations réglementaires relatives aux services publics, ont acculé la Commune urbaine de la Ville à s’orienter résolument vers la gestion déléguée. L’éclairage et la décharge publics, le transport et la propreté sont désormais gérés par des sociétés privées. Bientôt l’eau potable, l’électricité et l’assainissement liquide viendront boucler la boucle.
Ni les collectivités locales de la région, ni l’Etat ne sont financièrement prêts à supporter un tel effort financier.
La gestion déléguée se situe à mi-chemin entre la cession et la concession. La loi 54.05 définit la «gestion déléguée» comme étant «un contrat par lequel une personne morale de droit public, appelée le «délégant», délègue pour une durée limitée, un service public dont il a la responsabilité à une personne morale de droit public ou privé, appelée le «délégataire», le droit de prélever le coût auprès des bénéficiaires ou réaliser des bénéfices ou les deux». Le développement fulgurant de la ville ocre a, en réalité, laissé très peu de temps aux autorités locales pour venir à bout des débordements constatés dans la sphère des services publics. Aujourd’hui, Marrakech se présente comme étant l’unique ville marocaine où le problème du transport collectif semble définitivement réglé. La société «Alsa» s’est conformée tant au cahier des charges qu’à la demande des habitants. Le service de la propreté vient de faire l’objet d’une gestion déléguée au profit de deux sociétés (Sogedema et Tecmed) qui se partagent la ville : Ménara Guéliz pour la première et Sidi Youssef Ben Ali, Annakhil et la Médina pour la seconde. L’ensemble du personnel communal (560 salariés) affecté aux tâches du nettoyage a été repris par ces deux sociétés. Les salaires ont été bonifiés d’une augmentation et de primes de rendement. Le résultat n’a pas tardé à se manifester. Près de 250.000 tonnes déchets ménagers seront ainsi collectés et évacués au titre de l’année en cours.
Le nettoiement des voies et des places publiques ainsi que l’évacuation des produits utilisés font partie du lot. Seul reste donc le bouclage de la gestion déléguée des services de distribution d’eau potable et d’électricité ainsi que l’assainissement liquide. Le processus de cette gestion déléguée est déjà engagé. Ainsi, une étude de faisabilité a été réalisée par deux cabinets : «Collectivités Conseil» et «CID». Le périmètre a ciblé exclusivement les zones urbaines. «La généralisation d’une délégation de services publics à l’ensemble de la Région ne nous semble pas réaliste dans la mesure où elle impliquerait des niveaux d’investissements disproportionnés et un coût du service trop élevé pour d’éventuels «candidats concessionnaires», est-il écrit dans l’étude de faisabilité. Avec un taux de raccordement moyen ne dépassant guère 27,11%, la Région de Marrakech-Tensift-Al Haouz fait figure de parent pauvre en la matière. La Radeema a atteint ses limites. La bureaucratie et la rigidité des procédures, ajoutées à une gestion financière pour le moins approximative, ont longtemps plombé la Régie, l’empêchant d’accompagner en temps et en heure le développement urbanistique et démographique de la ville ocre. La Radeema n’est pas la seule à avoir perpétué un système paralysé par des dysfonctionnements divers et variés.
L’ONE et l’ONEP restent en charge du service dans certains arrondissements et communes. «La présence concomitante de ces différents opérateurs, mus par des stratégies d’investissement et de financement parfois contradictoires, nuit à l’optimisation du service et des plans d’investissement», constatent les auteurs de l’étude de faisabilité. La situation devient quasiment ingérable.
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Le développement rapide de la ville de Marrakech et – conséquence inéluctable – l’évolution des obligations réglementaires relatives aux services publics, ont acculé la Commune urbaine de la Ville à s’orienter résolument vers la gestion déléguée. L’éclairage et la décharge publics, le transport et la propreté sont désormais gérés par des sociétés privées. Bientôt l’eau potable, l’électricité et l’assainissement liquide viendront boucler la boucle.
Ni les collectivités locales de la région, ni l’Etat ne sont financièrement prêts à supporter un tel effort financier.
La gestion déléguée se situe à mi-chemin entre la cession et la concession. La loi 54.05 définit la «gestion déléguée» comme étant «un contrat par lequel une personne morale de droit public, appelée le «délégant», délègue pour une durée limitée, un service public dont il a la responsabilité à une personne morale de droit public ou privé, appelée le «délégataire», le droit de prélever le coût auprès des bénéficiaires ou réaliser des bénéfices ou les deux». Le développement fulgurant de la ville ocre a, en réalité, laissé très peu de temps aux autorités locales pour venir à bout des débordements constatés dans la sphère des services publics. Aujourd’hui, Marrakech se présente comme étant l’unique ville marocaine où le problème du transport collectif semble définitivement réglé. La société «Alsa» s’est conformée tant au cahier des charges qu’à la demande des habitants. Le service de la propreté vient de faire l’objet d’une gestion déléguée au profit de deux sociétés (Sogedema et Tecmed) qui se partagent la ville : Ménara Guéliz pour la première et Sidi Youssef Ben Ali, Annakhil et la Médina pour la seconde. L’ensemble du personnel communal (560 salariés) affecté aux tâches du nettoyage a été repris par ces deux sociétés. Les salaires ont été bonifiés d’une augmentation et de primes de rendement. Le résultat n’a pas tardé à se manifester. Près de 250.000 tonnes déchets ménagers seront ainsi collectés et évacués au titre de l’année en cours.
Le nettoiement des voies et des places publiques ainsi que l’évacuation des produits utilisés font partie du lot. Seul reste donc le bouclage de la gestion déléguée des services de distribution d’eau potable et d’électricité ainsi que l’assainissement liquide. Le processus de cette gestion déléguée est déjà engagé. Ainsi, une étude de faisabilité a été réalisée par deux cabinets : «Collectivités Conseil» et «CID». Le périmètre a ciblé exclusivement les zones urbaines. «La généralisation d’une délégation de services publics à l’ensemble de la Région ne nous semble pas réaliste dans la mesure où elle impliquerait des niveaux d’investissements disproportionnés et un coût du service trop élevé pour d’éventuels «candidats concessionnaires», est-il écrit dans l’étude de faisabilité. Avec un taux de raccordement moyen ne dépassant guère 27,11%, la Région de Marrakech-Tensift-Al Haouz fait figure de parent pauvre en la matière. La Radeema a atteint ses limites. La bureaucratie et la rigidité des procédures, ajoutées à une gestion financière pour le moins approximative, ont longtemps plombé la Régie, l’empêchant d’accompagner en temps et en heure le développement urbanistique et démographique de la ville ocre. La Radeema n’est pas la seule à avoir perpétué un système paralysé par des dysfonctionnements divers et variés.
L’ONE et l’ONEP restent en charge du service dans certains arrondissements et communes. «La présence concomitante de ces différents opérateurs, mus par des stratégies d’investissement et de financement parfois contradictoires, nuit à l’optimisation du service et des plans d’investissement», constatent les auteurs de l’étude de faisabilité. La situation devient quasiment ingérable.
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Zoey- Membre Confirmé
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Re: Marrakech bientôt sous gestion déléguée
Station d’épuration
Le rendement du réseau est faible (64,20% en 2005). Les investissements sont en diminution constante. Les logiciels de modélisation et de DAO ne sont pas opérationnels. Mais il y a pire : aucun recoupement n’est fait entre les compteurs délivrés, les abonnements contractés et les nouveaux abonnés facturés. Le parc compteurs n’est nullement suivi avec 5.000 unités bloquées. Un constat dramatique pour une ville qui a affiché depuis près d’une décennie des ambitions universelles : le réseau est vétuste. Les installations sont insuffisantes (10 MW de déficit en puissance électrique). Livrée en 2010, la future station d’épuration sera immédiatement à saturation, malgré son extension prévue en 2015. Il était donc temps de déléguer la gestion de l’eau potable, de l’électricité de l’assainissement liquide à un seul et unique opérateur venant du secteur privé. D’autant que le boom démographique s’accentue vertigineusement. En effet, en dix ans (1994-2004), la population marrakchie a augmenté de 28%. A l’horizon 2033, les besoins en eau augmenteront de 160% et ceux en électricité seront multipliés par 4,5 (450%). Dès 2018, la consommation d’eau doublera pour atteindre près de 200.000 M3. La situation nécessite donc l’engagement urgent d’un lourd programme d’investissements. Pour le seul court terme (2008-2012), le programme incluant l’alimentation en eau potable, l’assainissement, l’épuration (niveau secondaire) et l’électricité coûtera la bagatelle de 2.239 MDH, travaux remboursables non inclus. Ni les collectivités locales de la région, ni l’Etat ne sont financièrement prêts à supporter un tel effort financier. Les responsables se sont alors tournés vers le privé. Le processus de mise à la gestion déléguée est donc inéluctable. Il sera irréversible. L’appel à manifestation d’intérêt vient d’être réalisé et sera incessamment lancé.
Simultanément, le cahier des charges est en cours de construction par les équipes de la wilaya et les services de la Ville. L’ère de l’efficience semble avoir sonné pour ce service public qui ne cesse d’être montré du doigt par l’habitant. La responsabilité financière, l’optimisation du service et les économies d’échelle épouseront donc l’expertise technologique pour doter la ville d’un service public d’eau, d’électricité et d’assainissement performant. Sous la coupe du Wali Mounir Chraïbi, Mustapha Ikken et son excellente équipe d’ingénieurs de la wilaya de Marrakech-Tensift-Al Haouz sont mobilisés. Le challenge n’est pas évident. Mais la détermination est au rendez-vous.
Le rendement du réseau est faible (64,20% en 2005). Les investissements sont en diminution constante. Les logiciels de modélisation et de DAO ne sont pas opérationnels. Mais il y a pire : aucun recoupement n’est fait entre les compteurs délivrés, les abonnements contractés et les nouveaux abonnés facturés. Le parc compteurs n’est nullement suivi avec 5.000 unités bloquées. Un constat dramatique pour une ville qui a affiché depuis près d’une décennie des ambitions universelles : le réseau est vétuste. Les installations sont insuffisantes (10 MW de déficit en puissance électrique). Livrée en 2010, la future station d’épuration sera immédiatement à saturation, malgré son extension prévue en 2015. Il était donc temps de déléguer la gestion de l’eau potable, de l’électricité de l’assainissement liquide à un seul et unique opérateur venant du secteur privé. D’autant que le boom démographique s’accentue vertigineusement. En effet, en dix ans (1994-2004), la population marrakchie a augmenté de 28%. A l’horizon 2033, les besoins en eau augmenteront de 160% et ceux en électricité seront multipliés par 4,5 (450%). Dès 2018, la consommation d’eau doublera pour atteindre près de 200.000 M3. La situation nécessite donc l’engagement urgent d’un lourd programme d’investissements. Pour le seul court terme (2008-2012), le programme incluant l’alimentation en eau potable, l’assainissement, l’épuration (niveau secondaire) et l’électricité coûtera la bagatelle de 2.239 MDH, travaux remboursables non inclus. Ni les collectivités locales de la région, ni l’Etat ne sont financièrement prêts à supporter un tel effort financier. Les responsables se sont alors tournés vers le privé. Le processus de mise à la gestion déléguée est donc inéluctable. Il sera irréversible. L’appel à manifestation d’intérêt vient d’être réalisé et sera incessamment lancé.
Simultanément, le cahier des charges est en cours de construction par les équipes de la wilaya et les services de la Ville. L’ère de l’efficience semble avoir sonné pour ce service public qui ne cesse d’être montré du doigt par l’habitant. La responsabilité financière, l’optimisation du service et les économies d’échelle épouseront donc l’expertise technologique pour doter la ville d’un service public d’eau, d’électricité et d’assainissement performant. Sous la coupe du Wali Mounir Chraïbi, Mustapha Ikken et son excellente équipe d’ingénieurs de la wilaya de Marrakech-Tensift-Al Haouz sont mobilisés. Le challenge n’est pas évident. Mais la détermination est au rendez-vous.
Zoey- Membre Confirmé
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