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Oum Kalsoum, étoile mystérieuse

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Oum Kalsoum, étoile mystérieuse Empty Oum Kalsoum, étoile mystérieuse

Message par Djaouida1 Mer 25 Juin - 20:33

AFP/JACQUES DEMARTHON
Le ministre de la culture égyptien, Farouk Hosni (à droite) et le président de l'Institut du monde arabe, Dominique Baudis, lors de l'inauguration de l'exposition sur Oum Kalsoum à Paris, le 16 juin 2008.
C'est un portrait officiel d'Oum Kalsoum (1904-1975) que propose l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris. Pouvait-il en être autrement pour une chanteuse considérée dans son pays, l'Egypte, comme "la quatrième pyramide", et, ailleurs, comme une incarnation du génie arabe ? Oum Kalsoum accompagna les bouleversements égyptiens du XXe siècle - du protectorat britannique (1914-1922) à la nationalisation du canal de Suez par le colonel Nasser (1956). Sa voix, sa présence hypnotique, son engagement et son talent à construire un répertoire ont fait d'elle une icône.


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Le premier mérite de l'exposition de l'IMA est de permettre au néophyte de découvrir l'"Astre de l'Orient", dont les obsèques le 3 février 1975 au Caire furent suivies par plus d'un million d'orphelins. Le réalisateur Youssef Chahine a filmé ces funérailles renversantes. Le film est projeté sur grand écran dans la Médina, salle d'exposition plantée sur l'esplanade, face au bâtiment principal.

Oum Kalsoum est un monument, mais elle appartient à ce patrimoine immatériel de l'humanité que l'Unesco entend protéger et dont il est compliqué de faire une exposition. Cette dernière pèche par où faiblissent généralement les exercices similaires : la cacophonie. Comprendre Oum Kalsoum, c'est l'écouter. Les extraits sonores, concerts, films et interviews sont profus et s'entrechoquent. Or, écouter Oum Kalsoum, c'est s'abandonner aux circonvolutions d'une tradition arabe qui aboutit au tarab, l'extase.


CHANTANT HABILLÉE EN GARÇON


L'Egyptienne est venue chanter à Paris, deux soirs à l'Olympia en 1967. Emeute sur le trottoir du boulevard des Capucines. Le journal Paris-Jour (à lire dans la section presse de l'exposition) titre : "La bombe de Nasser". L'Egypte vient de perdre le Sinaï et la guerre des Six-Jours contre Israël. Oum Kalsoum fonde les Dames du rassemblement, part en tournée, et offre ses cachets à la nation. Avec le président Gamal Abdel Nasser, elle replace l'Egypte au centre du monde arabe.

Fatima Ibrahim Al-Sayyid Al-Beltagui était née le 4 mai 1904 (ou 18 décembre 1898) à Tamay Al-Zahira, un village du delta du Nil. Elle s'en fut au Caire en 1923 avec son père, imam, chantant habillée en garçon - les femmes n'avaient pas voix au chapitre.

Sa carrière fut exemplaire, elle choisit plus tard ses compositeurs, dont Ahmed Rami, qui lui donna plus de 150 chansons. Elle réunit ainsi petit peuple égyptien, intellectuels, artistes et puissants.

Dès 1933, Oum Kalsoum chante tous les premiers jeudis du mois à la radio. Le Caire se tait, Dakar écoute. L'exposition de l'IMA a eu l'excellente idée de répertorier les rivales que la chanteuse éclipsa une à une par des alignements de postes de radio de l'époque. Figure également dans ce magasin radiophonique le célèbre compositeur et chanteur Mohammed Abdel Wahab, qui lui composa quatre chansons, dont Fakkarouni ("Ils m'ont à nouveau parlé de toi"), succès absolu en 1967.

Dans une autre section, l'exposition rappelle qu'Oum Kalsoum accompagna la naissance du disque : en 1924, elle enregistre pour la maison allemande Gramophone L'amoureux est trahi, sur un texte d'Ahmed Rami et une musique de Cheikh Abou el Ala Mohammed. Les pochettes de 78-tours pour His Master Voice (collection "Arabian Female Song"), de 33-tours côtoient les robes, et les objets personnels (carnet en cuir, chapelet, petit coran de nacre...), empruntés au Musée Oum-Kalsoum, installé dans le palais Manasterli au Caire.

La chanteuse est toujours un mythe. Les peintures, dessins, sérigraphies et montages photographiques présentés à l'IMA en témoignent. Les signes distinctifs de la star s'y affichent : lunettes noires, chignon, bijoux, foulard tenu à la main. De l'Américano-Soudanais Mohammed Omar Khalil à l'Egyptien d'origine arménienne Chant Avedissian ou au dessinateur de bande dessinée Golo, les plasticiens traduisent le mythe Kalsoum, sans en éventer le mystère.


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"Oum Kalsoum, la quatrième pyramide." Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005 Paris. Jusqu'au 2 novembre.

A lire : Oum, de Sélim Nassib, éd. Balland, 340 p. 20 €.


Véronique Mortaigne
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